L’eau rouge, Jurica Pavičić.

L'eau rouge

Traduit du croate par Olivier Lannuzel.
@agulloeditions

« En entendant cette plainte, Vesna ressent cette même piqûre qu’elle n’aime pas. Elle sent une résistance furieuse à l’égard du désespoir des autres, et cette résistance vire tout d’un coup à la rage.« 

Croatie, 1989. Une adolescente disparait après une fête de village sur la côte Dalmate. Ses proches sont dévastés et l’enquête ne donne rien. Peu à peu, alors que le communisme reflue et que la guerre s’installe, cette disparition très médiatisée perd de son importance et chacun s’adapte comme il le peut aux nouvelles réalités.
Le roman suit dans le temps et en variant les angles les effets que l’absence inexpliquée de cette jeune fille a sur son frère jumeau, sa mère, son père, son soupirant officiel ou encore un de ses flirts. Entre tension historique et tension policière, c’est la description de la fin d’un monde qui nous est racontée.

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui m’a happée.
L’évolution des personnages m’a fait tourner les pages avec urgence et les faits historiques ont pris une texture plus dense grâce au romanesque. Mais ce sont les descriptions de la ville imaginaire de Misto qui me laisseront une impression durable : sa douceur de vivre, sa violence, sa destruction par la guerre puis par une consommation effrénée m’ont vraiment marquée.
Je vous conseille vivement ce livre.

Merci @nikita_gilles pour cette idée de lecture proposée dans le cadre du #juilletjevoyageenlivres organisé par @riendetelque ! Je suis contente d’avoir passé quelques jours en Croatie livresque.