Moi qui n’ai pas connu les hommes, Jacqueline Harpman.
Moi qui n’ai pas connu les hommes, Jacqueline Harpman.
Le livre de poche
« Y a-t-il dans le travail de la mémoire une satisfaction qui se nourrit d’elle-même et ce dont on se souvient compte-t-il moins que l’activité de se souvenir ?«
Quarante femmes sont enfermées dans une cave coupée du monde, elles sont surveillées à distance par des gardiens muets et nourries mais punies si elles se touchent entre elles ou se parlent un peu trop. Parmi ces femmes adultes qui se souviennent du monde d’avant, une seule adolescente – celle qui n’a pas connu les hommes. Aucune d’elles ne sait pourquoi elles sont enfermées ni si elles sortiront un jour et entre résignation pour les unes et colère pour « la Petite », le quotidien se déroule.
Jusqu’au jour où … une alarme se déclenche, les gardiens fuient et la porte s’ouvre !
C’est un virage à 180° ou presque d’avec ma lecture précédente : rien de feutré ici.
Ce récit fonctionne comme un conte : une situation initiale saisissante et qui semble vouée à durer, la libération comme élément perturbateur, des péripéties très terre à terre à la découverte collective du « dehors » et une situation finale tout aussi glaçante que l’initiale.
Les grands principes m’ont rapidement attrapée et j’ai ensuite été très déroutée par la froideur et la distance avec laquelle les événements sont rapportés par la narratrice.
J’ai finalement plus lu ce roman comme une aventure intérieure (vécue par celle qui n’a pas connu les hommes) et moins une dystopie féministe.