Aphrodite et vieilles dentelles, Karin Brunk Holmqvist
Traduit du suédois par Carine Bruy.
Mirobole Editions.
« Elles passaient quand même de bons moments lorsqu’elles s’attendaient l’une l’autre devant les toilettes. De nombreuses confidences y avaient été échangées au fil des ans. Des conversations sur leurs chagrins comme sur leurs joies. D’une certaine manière, c’était également devenu un confessionnal. Quand on se trouvait assise ainsi dans le noir, on osait parfois avouer des choses que l’on n’aurait peut-être pas osé évoquer dans d’autres circonstances. »
Deux sœurs célibataires d’âge respectable vivent paisiblement dans leur maison rustique d’un petit village suédois. Leur vie est constituée de routines toutes simples et elles vivent de peu. Lorsqu’un nouveau voisin emménage – passées les premières appréhensions il se révèle tout à fait charmant – c’est un brin d’imprévu et beaucoup de joies qui font irruption dans leur vie… les vieilles dames indignes se lanceront même dans le commerce dissimulé d’élixir aphrodisiaque pour financer des toilettes dans leur maison !
Avec une proposition pareille j’étais sûre de lire un roman déjanté ! Ce titre m’avait été conseillé par @c_est_ma_kam et @bouquinsetbiquettes en mai dernier lorsque je cherchais des romans avec des héroïnes au moins septuagénaires et pas trop plan-plan… j’ai été servie !
J’ai beaucoup aimé le mélange entre la description d’un quotidien tout à fait ordinaire, l’intimité entre les deux sœurs et l’irruption de l’improbable. C’est une façon tout à fait adroite de montrer comment un quotidien se transforme peu à peu suite à un premier choix audacieux qui en amène d’autres sans heurts.
J’ai aussi trouvé le texte décousu et pas très bien « fini » mais c’était une lecture légère et parfaite pour un samedi après-midi dans le soleil hivernal.