Black boy, Richard Wright.

Traduit de l’anglais par Marcel Duhamel en collaboration avec Andrée R. Picard.
@editionsfolio

« Alors comment pouvait-on vivre dans un monde dans lequel l’intelligence et la perception des faits ne voulaient rien dire, et où l’autorité et la tradition étaient tout?« 

Ce récit autobiographique raconte la vie d’un jeune garçon noir dans le Sud des Etats-Unis des années 20. D’abord élevé à la campagne dans une famille pauvre et peu affectueuse, il grandit ensuite en ville où sa famille l’étouffe autant par sa bigoterie que par sa violence face à cet enfant qu’elle ne comprend pas. Dès son plus jeune âge, l’auteur observe, réfléchit et questionne son environnement de façon abrupte. Il est sincère mais ces remarques sont interprétées à la fois comme un manque de respect et comme une attitude très risquée dans un environnement où les Blancs sont racistes et menaçants. Et en effet, l’expérience du monde des Blancs vient teinter chaque interaction d’inquiétude empêchant toute spontanéité y compris entre Noirs.

Impossible de synthétiser ici la somme de moments révélateurs de ce récit. Tout concourt à enfermer, réduire et maîtriser l’esprit avide d’apprentissages de ce jeune garçon. Il est pauvre, opprimé par tous au point d’être totalement déstabilisé lorsqu’on est aimable avec lui. Sa conscience pourtant résiste aux outrages et sa volonté ne faiblit pas. Ce roman est le récit littéral d’un miracle, celui de la survie d’une âme.