Borgo Vecchio, Giosuè Calaciura.
Borgo Vecchio, Giosuè Calaciura.
Traduit de l’italien par Lise Chapuis.
Editions Noir sur Blanc
« Mais le jour où naquit Mimmo, la brume avait la consistance des contes. C’est ce que lui avait raconté sa mère. »
Coincé entre la ville et sa richesse hostile et la mer sur laquelle on ne peut s’échapper, le Borgo Vecchio est un quartier aux ruelles tortueuses. Mimmo et Cristofaro y grandissent entre la malhonnêteté et la violence de leurs pères. Ils rêvent de lendemains où ils seraient aimés et puissants. Un cheval de course, un bandit jamais attrapé, une prostituée liée à la Sainte Vierge et sa fille éclairent leurs journées.
Deuxième lecture de cet auteur dans le cadre du bookclub #cemoiscionlit mené en Février par @unlivrechacune et quelle merveille à nouveau que cette écriture ! (J’ai aussi lu Le Tram’ de Noël)
Tout est tellement vivace : les cris de Cristofaro battu qui donnent l’heure au quartier, le bruit des animaux qui alertent les habitants de l’arrivée de la police, l’odeur du pain qui monte dans les ruelles, le souffle de la mer et la montée des eaux, les agitations du marché…
Si pour certains il « semble que la misère serait moins pénible au soleil » l’auteur démontre sans effets de manche que misère, entraide, violence, rêve et enfances perdues se déploient tout aussi bien à l’ombre que dans la chaude lumière italienne.