Un mot dont je ne sais jamais s’il est aimable ou moqueur pour #lesdouxmotsdudimanche : dilettante.

Un(e) dilettante au départ c’est un amateur passionné de musique, un mélomane. Le terme s’est rapidement étendu à un amateur d’art, quel qu’il soit et enfin à un amateur de toute activité. On pouvait ainsi être un(e) dilettante de la cuisine, du jardinage ou de la danse de salon.

Aujourd’hui, un(e) dilettante c’est une personne qui exerce une activité comme un passe-temps, généralement de façon fantaisiste. Le « généralement fantaisiste » est déjà un glissement vers une notion plus péjorative et introduit l’idée d’occupation plutôt que de passion : le dilettante serait un amateur par opposition à un professionnel ou un expert. Ensuite – toujours plus péjoratif – le dilettante est devenu celui qui ne travaille pas, ne fait pas l’effort nécessaire pour devenir vraiment bon dans son métier.
Le sens initial persiste mais de façon plus souterraine : le dilettante est « une personne qui ne se soumet à aucune norme d’ordre intellectuel ou spirituel, ne vit qu’au gré de sa fantaisie, de ses goûts, cultive une sorte de plaisir exclusivement esthétique » … un marginal ?

Le retour à l’étymologie du mot est une fois de plus salvateur. Dilettante vient de l’italien « dilettare » et du latin « delectare » : se délecter. Une(e) dilettante est donc avant tout une personne qui se délecte de la beauté de l’art, s’en nourrit.
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Vous vous en doutez : je vous souhaite de tout cœur d’être d’indécrottables dilettantes et de boire la beauté du monde ! Bon dimanche.