Et pourtant je m’élève, Maya Angelou.

Un #lundipoésie vivace et volontaire avec le recueil bilingue de poèmes de Maya Angelou « Et pourtant je m’élève » publié chez @editionsseghers et traduit par Santiago Artozqui.

J’admire Maya Angelou, son parcours personnel d’une résilience et d’une volonté incroyables, son parcours militant constamment renouvelé, son parcours artistique sans limites. J’ai lu ses romans mais je connaissais assez peu sa poésie (ou alors de façon éparse au gré de découverte dans les grands internets en anglais). J’ai adoré ce recueil et il m’est difficile de sélectionner un ou deux textes à partager plutôt que les autres…

Sur la vieillesse / On aging
« Quand tu me verras assise en silence,
Comme un sac oublié sur une étagère,
Ne crois pas que j’ai besoin de tes bavardages.
C’est moi-même que j’écoute.
Attends ! Stop ! Ne me prends pas en pitié !
Attends ! Stop à ta compassion !
De la compréhension si tu en as,
Sinon je me débrouillerai sans!

Quand mes os seront raides et douloureux
Et que mes pieds ne monteront plus les marches,
Je ne te demanderai qu’une seule faveur :
Ne m’apporte pas de rocking-chair.

Quand tu me verras marcher, trébucher,
Ne m’observe pas en comprenant de travers. Fatigué ne veut pas dire paresseux
Et chaque au revoir n’est pas un adieu.
Je suis la même personne qu’à l’époque,
Un peu moins de cheveux, un peu moins de menton,
Beaucoup moins de poumons et beaucoup moins de souffe.
Mais qu’est-ce que j’ai de la chance de respirer encore. »