Feux dans la plaine, Olivier Ciechelski.
Editions du Rouergue
« Créer du bruit pour briser le silence ne lui était d’aucune aide. Le plus souvent, la musique lui donnait le même sentiment de vulnérabilité que la lumière de la lampe : elle l’empêchait d’écouter le silence ; elle l’aurait empêché, par exemple, d’entendre le moteur d’une voiture à l’approche, où tout autre forme de menace. Car même s’il ne le formulait pas, il en était venu à considérer comme une menace tout élément extérieur. L’inquiétude était devenue l’essence même de son rapport au monde.«
Un ancien militaire revenu du Mali s’installe dans un chalet isolé au milieu des bois avec la ferme intention de vivre en ermite. Pendant quelques temps il pense toucher du doigt ses aspirations mais, lorsqu’il découvre que les chasseurs du coin ont ouvert un sentier en abattant des arbres sur son terrain, le conflit s’enclenche et la situation dégénère à l’extrême. Le voilà, en fuite ou en quête, seul dans la nature, livré à ses instincts.
Un roman noir en pleine nature, c’est toujours un bon choix pour commencer le mois de novembre…
Ici, toutes les composantes de ce genre américain sont reprises et trouvent fluidement leur place dans un décor montagnard français. La tension s’installe et la violence trouve un décor naturel pour s’exprimer. Rien de très surprenant jusqu’à ce que le personnage bascule dans une sorte de folie physique comme spirituelle. Et là, je ne suis pas sûre d’avoir apprécié le texte : je trouve le principe tout à fait intéressant mais l’accumulation de scènes saisissantes m’a semblé noyer le propos.