Je suis une fille sans histoire, Alice Zeniter.
Je suis une fille sans histoire, Alice Zeniter.
L’Arche Editeur
« Peut-être que nous sommes pris en permanence dans une lutte textuelle. Auquel cas, la sémiologie, la narratologie ou la linguistique devraient être considérées comme des outils de première nécessité pour analyser les énoncés qui nous entourent. »
Dans un long échange avec le public – ce texte étant en premier lieu conçu pour une seule en scène – l’auteure nous raconte l’histoire des histoires qu’on a pris l’habitude d’entendre. Des histoires qui ont impressionné leur public au point qu’on en oublie parfois qu’il en existe d’autres. Des histoires relativement linéaires, structurées autour d’un personnage généralement masculin et cadencées par des actions qui font boum boum.
Soulevant ce tapis bien lourd, l’auteure interroge les impacts sur l’imaginaire et sur l’action de la prépondérance de ce type de récit et questionne notamment la place laissée aux femmes et à leur corps. Elle explique également tout un tas de termes linguistiques pour tenter de donner à chacun(e) quelques clés pour s’approprier ou exploser des récits donnés pour acquis.
Ça y est, j’ai enfin lu ce livre après en avoir noté au moins deux fois la référence chez @nathaliesejean ! (Merci pour cette circulation 😊)
Je m’en vais d’ailleurs le re-consulter pour continuer de le déplier et de m’en nourrir.
Etant par formation et par goût très attentive aux mots, aux récits et à leur pouvoir de façonner le réel, je n’ai pas fait de grandes découvertes en lisant ce texte, c’est son intention et sa façon d’associer différents outils d’analyse qui me séduisent! (Et puis, j’avoue, dès qu’on cite Ursula K. Le Guin, je suis embarquée…)
J’aime énormément l’idée que ce texte ait été conçu pour la scène et j’enrage de ne pas l’avoir découvert dans ce format.