La chute, Albert Camus.
Publié en Folio
« Où commence la confession, où l’accusation ? celui qui parle dans ce lieu fait-il son procès, ou celui de son temps ? Est-il un cas particulier, ou l’homme du jour ? Une seule vérité en tout cas, dans ce jeu de glaces étudié : la douleur, et ce qu’elle promet.«
Dans un bar à Amsterdam, un homme se confie à un autre en un long monologue. Il a tutoyé les sommets, joui de la vie sans retenue, sûr de son droit, sûr de sa singularité, sûr de sa valeur et de sa puissance.
Et puis, un soir, parce qu’il n’a pas agi à un moment critique, sa vie a basculé. Alors s’est amorcé sa chute.
Ce roman puissant est un réquisitoire contre le sentiment d’impunité et l’inconscience des privilégiés. Je l’ai découvert et étudié au lycée, à une période propice pour être emportée à la fois par le fond et la forme du texte.
@readreadbird en ayant parlé dernièrement, @steph_bookin et moi en avons fait une #relecturecommune pour voir si ce texte nous parlait toujours autant quelques (euphémisme) années plus tard 😊
Et bien pour moi c’est un grand oui ! J’ai à nouveau été emportée par la force de ce monologue, le discours épuisant de cet avocat qui veut, même « déchu » encore se payer de mots, encore retrouver sa puissance et son influence ne serait-ce que le temps d’une confession à un inconnu dans un bar…
Son récit touche à l’universel en ce qu’il raconte le besoin désespéré que nous avons tous de nous trouver singulier et digne d’amour et nos petits arrangements personnels pour nous trouver des excuses lorsque nous ne sommes pas à la hauteur.
Et vous ? Avez-vous lu cette pépite de noirceur ?