La grande forêt, Robert Penn Warren.

Traduit de l’anglais par Jean-Gérard Chauffeteau et Gilbert Vivier.

« – Savez-vous ce que c’est que l’Histoire? demanda le vieillard après une pause. C’est l’ensemble des épreuves que les gens sont obligés de traverser afin que les choses tournent comme elles auraient tourné de toute manière.« 

Une jeune homme juif quitte sa Bavière natale pour émigrer aux Etats-Unis durant la guerre de Sécession. Son objectif ? Combattre pour la liberté et participer à l’émancipation des Noirs, honorant en cela la mémoire de son père ayant lui-même combattu pour des idées avant de les renier. Jeune idéaliste plongé au cœur de la folie des hommes, ballotté au gré des rencontres il va devoir affronter à la fois les faiblesses de son corps et celles de sa volonté pour savoir s’il est devenu un homme.

Alors c’est un bouquin pas facile, un peu tortueux, coincé entre lyrisme et cynisme, les descriptions d’une nature somptueuse et celles d’un esprit en déroute… J’ai beaucoup aimé les descriptions des voltefaces intérieures du personnage, de sa petitesse et de ses aspirations. J’ai observé la construction circulaire du récit ayant la guerre pour axe sans que jamais le personnage n’y participe et tournant grâce au sentiment de honte du personnage.
C’était une lecture commune déroutante avec @madame.tapioca apioca (moins convaincue que moi 😊) et @silence_on_lit