La grande peur dans la montagne, C.F. Ramez.

« Il y avait sur le toit un bruit comme si on marchait sur le toit; à l’intérieur du chalet, il y avait un petit bruit comme si on parlait à voix basse. Il y avait aussi le vent qui se levait. Entre les coups de vent, on entendait meugler les vaches dans l’abri.« 

Dans la montagne suisse, un petit village vit de ses troupeaux qu’il peine à nourrir. L’édile local, attiré par un pâturage inutilisé situé en haute altitude, fait voter le conseil pour qu’un cousin à lui y mène les bêtes moyennant finances. Le village est divisé entre ceux qui veulent profiter de cette herbe providentielle et ceux qui se souviennent d’un drame associé à ce pâturage qu’ils considèrent depuis comme maudit.
Les « Modernes » l’ayant emporté sur les « Anciens », un groupe d’hommes part pour le pâturage lointain emportant avec lui les histoires, les croyances, les espoirs et les peurs qui lui sont associés. La montagne les observe et décidera de leur sort…

Quel roman étrange ! Au sens littéral déjà, puisque tout le propos du roman repose sur l’ambiguïté de la relation à la Montagne tout à tour force aveugle, démon naturel ou ensemble météorologique et géographique analysable.
Au sens figuré également, puisque l’écriture mêle les points de vue narratifs, alterne les types de langage pour « impressionner » son lectorat.
J’ai été impressionnée en effet et j’ai eu envie, une fois le livre refermé, de filer pédaler dans une nature sereine et solaire pour m’aérer un peu 😊
Un récit de montagne assez oppressant pour moi donc.

Un ouvrage lu en excellente compagnie dans le cadre du bookclub #cemoiscionlitcframuz d’@palir_au_soleil et dans une édition associant au texte les aquarelles de son compatriote Samivel!