Le châle, Cynthia Ozick.
Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Carasso.
Editions Points
« Tout vestige d’une existence antérieure lui est une insulte. Parce qu’elle craint le passé elle se méfie de l’avenir – lui aussi se transformera en passé. Du coup elle n’a rien. Elle reste à regarder le présent se dérouler en passé plus vite qu’elle ne peut le supporter.«
Dans un camp de concentration, une femme tient fermement un châle. Il dissimule, abrite et réchauffe vaguement son bébé mourant. Lorsqu’une adolescente jalouse et frigorifiée se saisit du bout de tissu, l’enfant est révélée et meurt aussitôt.
Quarante ans plus tard, la même femme vit en Floride, sous un soleil qui ne la réchauffe jamais vraiment. Perdue dans ses souvenirs, éloignée volontairement des vivants, le châle lui est livré par voix postale un matin.
Je suis restée de marbre à cette lecture, aussi improbable que cela paraisse. La structure du récit en deux parties m’a donné le sentiment d’un contraste si fort qu’il annulait la force de ce qui était rapporté.