Le cinquième enfant, Doris Lessing.

Traduit de l’anglais par Marianne Veron. 

« Harriet et David partageaient cet instant avec eux, communiquaient avec eux par l’imagination et la mémoire, du fond de leur propre enfance : ils se voyaient clairement, deux adultes assis là, domptés, domestiqués, pitoyables même dans leur éloignement de la sauvagerie et de la liberté. » 

Un jeune couple désireux d’une vie conventionnelle et d’une famille nombreuse (une hérésie dans l’Angleterre délirante des sixties…) convole en justes noces, achète une grande maison accueillante et fait quatre enfants de façon très rapprochée. Le bonheur est là avec ses grandes tablées et ses vacances partagées avec la famille élargie. Et puis, la jeune mère de famille tombe à nouveau enceinte. Ce cinquième enfant lui fait vivre une grossesse épuisante et angoissante là où les autres avaient été relativement sereines. Dès la naissance l’enfant lui semble un étranger hurlant et devient peu à peu un enfant violent que la famille n’arrive pas à intégrer. 

Le récit devient alors froid, presque clinique, pour observer comment une famille se décompose face à la différence, l’impossibilité de comprendre l’autre et donc de l’accepter, la volonté de se débarrasser du membre qui dérange et le lien irrémédiable qui persiste au travers de toutes les épreuves. 

Un bouquin très étrange, qui commence de façon presque plan-plan et qui vire quasiment dans le paranormal pour mieux évoquer les sentiments troubles des parents. 

C’était un vrai plaisir de faire cette lecture en commun avec @afeuillesegales ! 

Nous avions choisi ce titre dans le cadre des lectures #écrireconserve (qui vise à lire des bouquins écrit par des auteur(e)s après leurs 70 ans et que nous avons lancé avec @dansletexte ) et on a pas été déçues !