Le testament caché, Sebastian Barry.

Traduit de l’irlandais par Florence Lévy-Paolini.

« Je suis assez vieille pour savoir que le temps qui passe n’est qu’une ruse, une commodité. Tout est encore là, se déploie toujours, se produit toujours. Le passé, le présent et l’avenir, éternellement dans la caboche, comme les brosses, les peignes et les rubans dans un sac à main.« 

Dans un vieil asile irlandais voué à la démolition, un psychiatre dans le doute tente d’évaluer si une patiente centenaire est à même de retourner à la vie « normale » ou si elle doit être accueillie dans le futur hôpital en construction. Cette vieille dame lui parle peu ou pas mais confie, sans qu’il le sache, toutes ses pensées à un cahier qu’elle cache sous les lattes de sa chambre.
Le récit alterne les pensées du médecin et celles de la patiente qui se remémore avec beaucoup de vivacité et d’impertinence une vie sous l’emprise des hommes dans une Irlande déchirée politiquement et religieusement..

J’ai adoré ce texte, sa finesse et sa joie de vivre. C’est vraiment une force singulière que de savoir, dans ce qui ne pourrait être qu’une succession d’abus ou de violences, faire émerger la beauté de la vie et la persistance de la liberté de l’esprit.
L’histoire est rondement menée, ouvre de nombreux chemins pour rêver et réfléchir tout en proposant un témoignage autour de la grande Histoire.
Et un immense merci à Florence Lévy-Paolini pour sa traduction lumineuse !