Le visage de paille, Abigail Padgett.
Traduit de l’anglais par Danièle et Pierre Bondil.
Editions Rivages
« La décision d’écouter devait être prise en toute conscience. Avec un cerveau toujours occupé à scruter l’environnement extérieur, et sa propre réserve d’images en quête de stimulation constante, même dans des périodes de calme relatif comme celle-ci, il était trop facile de saisir les subtilités qui s’enchaînaient, et rien d’autres; trop facile de ne percevoir qu’une atmosphère puis de passer à autre chose.«
Une petite fille de 3 ans meurt des suites d’un viol. Sur son ventre un dessin : le visage de paille du titre. Par réflexe, la police et les services sociaux s’apprêtent à arrêter son beau-père. Il est d’autant plus suspect qu’il appartient à un groupe convaincu d’avoir rencontré une intelligence extra-terrestre. Les médias sont aussi prêts à s’emparer de l’affaire, en parlant de satanisme pour mieux saisir l’audience.
C’est sans compter sur Bo Bradley, enquêtrice sociale atteinte de troubles bipolaires, qui n’est pas convaincue par cette piste et qui veut tout faire pour arrêter un monstre en liberté, même au péril de sa propre vie.
Deuxième volet des « enquêtes » de Bo Bradley après L’enfant du silence. Ici encore, il y a de l’action, des rebondissements et les éléments clé classiques d’un polar. Ce que j’ai pourtant le plus aimé c’est le regard particulier que porte cette enquêtrice sur le monde. Attentive à sa propre intuition et à la contribution des personnes jugées comme marginales, elle va de l’avant et s’interroge sur nos perceptions de la réalité.
Et puis, même si c’est noir, il y a de l’amour, de l’humour et de l’amitié et ça fait du bien que le glauque ne soit pas roi !
Pour la suite des « aventures » de Bo Bradley : Oiseau de Lune