Les nouveaux anciens, Kae Tempest

Un #lundipoésie longtemps attendu avec Les nouveaux anciens de Kae Tempest.

Cela fait longtemps que j’ai envie de découvrir sa voix. J’ai passé des mois à me demander si je l’écoutais ou si je la lisais, et si je la lisais en anglais ou en français… du coup je restais en lisière bien inutilement. Samedi, j’ai vu le bouquin sur la table du libraire je l’ai pris sans réfléchir et tant mieux.

Ce texte est bluffant (il est traduit par D’ de Kabal et Louise Bartlett et publié chez @larche_editeur que je découvre bien tard aussi) et m’a instantanément emportée.

Je me le suis lu à voix haute, j’ai basculé dans les ruelles de Londres, les dimanches pluvieux, les fins de journée au pub et la grisaille dans laquelle les gens vibrent, résonnent et surprennent. Les dieux sont partis nous.

Je pourrais tout vous citer, c’est dur de couper l’élan de cette langue…

« Les dieux sont au PMU
les dieux sont au café
les dieux font des pauses clope là-derrière
les dieux sont au bureau
les dieux sont à leurs bureaux
les dieux n’en peuvent plus de toujours donner plus pour moins,
les dieux sont en rave –
à deux cachets de profondeur dans la danse –
les dieux sont dans l’allée en train de rire
les dieux sont chez le médecin ils ont besoin d’un petit truc contre le stress
les dieux baisent aux chiottes sans capotes
les dieux sont au supermarché
les dieux rentrent chez eux à pied,
les dieux ne peuvent pas s’empêcher de zoner sur Facebook
«