Les poèmes de Forough Farrokhzad

Ma médiathèque est une source de découvertes infinies : chaque fois que je ne sais pas ce que je viens y chercher, elle me surprend par une proposition parfaite pour mon humeur… c’est comme cela que j’ai découvert vendredi dernier la poésie de Forough Farrokhzad, poétesse iranienne dont la voix résonne comme celle d’une sœur.

Elle se marie par amour à 16 ans, donne naissance à son fils à 17 ans, divorce et perd la garde de son fils à 19 ans, publie son premier recueil de poésie à 20 ans, tourne son premier film à 24 ans. Une vie intense, passionnée, douloureuse et brève puisqu’elle meurt à 32 ans d’un accident de voiture.
Lire ses mots c’est palpiter au gré de sentiments complexes, se laisser porter par une vitalité et une sensualité généreuse que contrarient une mélancolie et une volonté de liberté farouche.
Je vous propose de découvrir pour ce #lundipoésie un extrait du poème « La folie »(écrit en Février 1958). Le poème est traduit par Jalal Alavinia et Thérèse Marini.

« Que fera mon cœur perdu
Avec le printemps qui arrive,
Ou avec le désir qui prend couleur
Dans les branches sèches et sombres ?

Que fera mon cœur perdu
Avec la brise qui répand
Le parfum d’amour de la colombe sauvage
Et le souffle des senteurs errantes ?

Mes lèvres brûlent de chants,
Ma poitrine brûle d’amour.
Ma peau se déchire d’excitation.
Mon corps brûle de bourgeonnements.

Je déferle en vagues en moi.
Je pars vers une terre lointaine.
Le buisson enflammé du soleil,
Me guette, enfiévré de lumière. (…)
«