Les voisins, Diane Oliver.

Les voisins

Traduit de l’anglais par Marguerite Capelle.
Editions Buchet-Chastel

« Je continue à penser, finit par dire son père, que les policiers seront avec lui toute la journée. Dans l’enceinte de l’école, ils ne peuvent pas lui faire de mal sans risquer d’atteindre les leurs. 
  – Mais il sera tout seul là-dedans, rétorqua doucement sa mère. Un petit garçon ne peut pas se contenter de policiers comme seuls amis, quand bien même ils seraient cent. »

Elle regarda son père nouer ses mains calleuses, encore tachées d’huile de moteur, autour de la salière posée sur la table. 
 « J’essaie toujours de me dire qu’il faut bien que quelqu’un soit le premier, et puis je repense à mon garçon si silencieux depuis le début de la semaine. » 

En une série de nouvelles poignantes et très directes, l’autrice raconte les Etats-Unis des années soixante du point de vue d’afro-américains. Ségrégation, aspirations personnelles, familiales ou politiques : chaque nouvelle est l’occasion de se plonger dans cette époque tourmentée (et pourtant si actuelle).

J’ai beaucoup aimé ces nouvelles qui mêlent avec beaucoup d’acuité humour, désespoir, introspection et militantisme. Je vous conseille particulièrement celle qui donne son titre au recueil et celles intitulées « Ici on ne sert pas de mint-julep » et « Le dispensaire ».
La saisissante peinture de couverture est de Daniel Emmanuel, un artiste nigérian.