Mort anonyme, Abé Kôbô.

Mort anonyme

Traduit du japonais par Minh Nguyen-Mordvinoff.
@livredepoche

« Regarde ces cristaux, se dit-il, si extraordinairement gros, si complexes et si beaux. Que sont-ils sinon les mots oubliés des gens pauvres ? Les mots de leurs rêves… leurs âmes…. leurs désirs. »

Dix nouvelles où l’étrange s’immisce dans le quotidien jusqu’au malaise.
Un homme trouve un cadavre inconnu dans son appartement et perd pied à force de chercher comment ne pas être accusé à tort du crime.
Epuisée à force de travail, le corps d’une femme disparaît dans son outil et se transforme en veste matelassée au beau milieu d’un hiver meurtrier.
Un homme se transforme ponctuellement mais de plus en plus fréquemment en plante verte à sa grande angoisse et se voit « poursuivi » par le Directeur du Museum d’Histoire Naturelle.
Un homme solitaire est littéralement envahi par une famille qui s’approprie sa chambre et fait de lui leur domestique en s’appuyant sur une certaine idée de la démocratie.

J’ai été bluffée par ces textes déroutants, parfois pas faciles à lire mais toujours saisissants.
La portée politique du propos est évidente et fait beaucoup réfléchir mais n’alourdit jamais la lecture.
Je ne me souviens pas avoir lu autre chose de cet auteur (ou alors j’ai oublié) : si vous le connaissez, que me conseillez vous de lui ?

Et un autre recueil pour #maiennouvelles, lu grâce aux très bons conseils de @schryve !