Sale temps pour les braves, Don Carpenter.
Traduit de l’anglais par Céline Leroy. @celine2405.
« Il but toute la matinée et toute l’après-midi. Le whisky ne le menait nulle part. Il continuait de boire uniquement pour ne pas être tiré vers l’arrière. Tout paraissait limpide à l’exception du premier pas. Il ne savait pas par quoi commencer.«
Jack Lewitt ne connait pas ses parents qui l’ont abandonné à la naissance, eux-mêmes perdus dans les errements de la Grande Dépression. Entre orphelinat et maison de correction, il a surtout appris à ne compter sur personne et à ne jamais passer pour faible sous peine de se faire arnaquer. Sa dégaine de balèze et sa violence latente le mèneront de prisons en prisons accroissant son cynisme et sa rage contre un monde aussi paumé que lui où la liberté est un mirage.
Constamment pris dans ses réflexions et empêché dans ses désirs, il rencontrera l’amour sous les traits d’un joueur de billard noir emprisonné à ses côtés et essaiera de le transmettre ensuite à son fils pour briser un destin marqué par l’indifférence.
Il m’a fallu un peu de temps pour me faire une idée sur ce bouquin. Je l’ai lu avec saisissement parfois, tant la sincérité violente et sans apprêt des mots me bousculait et avec un grand ennui à d’autres moments tant le temps s’étirait au gré de pages mornes. Ce contraste m’a d’abord laissée flottante mais en prenant le temps d’y repenser je suis impressionnée par ce bouquin.
L’auteur écrit à l’os, rien n’est là pour déguiser la vie, masquer ses temps morts, habiller ses incohérences. Jack veut véritablement exister – pas juste vivre – et s’échine entre cuites et mauvais coups à trouver un exutoire à sa rage de vivre. Ce bouillonnement et ce cynisme me restent en tête et résonnent en moi de façon très actuelle.
Merci aux camarades du bookclub #cemoiscionlit sous l’égide d’@palir_au_soleil pour m’avoir fait découvrir ce roman choc ! (@silence_on_lit impossible de résister à ta chronique 😉)
Après avoir lu La Promo 49 j’ai eu envie de continuer à découvrir cet auteur.