Ténèbre, Paul Kawczak

« Toutefois, une question pragmatique demeurait : comment arrêter, dans la réalité d’espaces immenses, les frontières d’un continent invisible à l’œil blanc ?« 

En 1890, un jeune géomètre belge embarque pour le Congo avec pour mission d’en tracer les frontières rectilignes au bénéfice du roi et de la richesse de l’Europe. Il embarque sur le fleuve pour remonter vers le Nord et ses terres encore préservées, seulement armé de quelques outils et de sa connaissance des étoiles. A ses côtés, des travailleurs bantous largement exploités et un tatoueur chinois versé dans l’art de la découpe humaine. Toutes ses connaissances et convictions vont se déliter dans la moiteur de la jungle et la révélation lui viendra dans la douleur…

Ce livre est à la fois baroque, sublime et profondément dur. Il raconte une aventure intérieure et coloniale qui poursuit celle de Marlow dans « Au cœur des ténèbres » de Joseph Conrad. Elle est violente, souvent sanguinaire et marquée par un mépris constant des vies noires et de la culture locale.
L’écriture magnifique souligne la danse sensuelle entre la mort et le désir : la nature et les corps alternent entre liberté sauvage et tentatives désespérées pour encadrer et maîtriser.

J’admire la force de cette écriture mais ce roman me laisse une impression mitigée. Le texte m’a littéralement immergée dans un univers sensoriel hallucinant et j’en reste bluffée. Je suis plus dubitative sur l’histoire elle-même qui me semble plus faible et m’apparaît finalement comme un « support » à l’écriture que comme une vraie nécessité de raconter.

Une #lecturecommune (une aventure commune plutôt !) avec les ami(e)s du #tartetatinbookclub 😊
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