Un autre tambour, William Melvin Kelley.
Traduit de l’anglais par Lisa Rosenbaum.
Editions La Croisée
« – Mon vieux, tu sais pas ce qui se passe ? On s’en va tous, nous les Noirs. Dans tout l’État, on se lève et on part.«
Juin 1957, dans le Sud profond des Etats-Unis, un jeune fermier Noir abat sa vache et son cheval, brûle sa maison et recouvre de sel son champs avant de quitter la ville avec femme et enfant. En quelques jours, tous les Noirs alentours quittent la région.
Ceux qui restent – les Blancs donc – racontent avec leurs prismes cette histoire saisissante et tentent d’y trouver un sens…
Punaise, ce bouquin ! Ecrit en 1962 par un jeune homme noir de 24 ans, il expose avec finesse et résolution les grands enjeux de la lutte pour les droits des m afro-américain(e)s. Dans une histoire maîtrisée, balançant entre parabole, réalisme et militantisme ce sont les fondamentaux de l’action collective qui sont racontés. Figure tutélaire, récit fondateur, déclic individuel, rituels et mouvement de groupe transforment profondément ce qui a été. J’ai été bluffée par cette lecture limpide, agréable à lire et plus que nourrissante.
De WM Kelley, j’avais déjà lu Danseurs sur le rivage et Dem tout aussi bluffants.