Un dieu dans la machine, Alexis Brocas.

« Cette histoire a de multiples débuts. Pour moi, elle commence en 2003: je suis marié, j’ai 31 ans et je regarde par la fenêtre le monde changer. Les voitures prennent des rondeurs de nuage comme pour circuler dans des tubes à air comprimé. Les costumes se cintrent à la taille, ils épousent la sveltesse capitalistique à la mode et le rêve d’un corps social dégraissé. Les téléphones se changent en ordinateurs, les ordinateurs en home cinéma, les films en jeux vidéo, les jeux vidéo en films, l’argent en abstraction, les licenciements en plans de sauvegarde de l’emploi. Le vingt et unième sera robotique, virtuel et plus sauvagement libéral encore que le vingtième, proclament les experts. Comme ça les excite – et quelle peur on sent derrière.« 

Un écrivain rejoint, pour en finir avec le chômage, une grande société qui use de ses talents d’écriture pour rédiger des histoires à partir d’une gigantesque base de données dont elle est propriétaire.
Dans un cadre corporate très singulier, cet homme plonge dans la data qu’on lui fournit et s’aperçoit peu à peu de son inquiétante fiabilité. La machine sait presque tout de presque tout et peut ainsi proposer des pronostics sur le futur des sociétés ou des individus… c’est ainsi que le narrateur découvre que sa fille mourra plus que probablement l’année de ses 17 ans.
Commence alors un grand combat pour reprendre la main sur sa vie et celle de sa fille bien-aimée, retrouver son libre-arbitre et sa capacité d’action. .
J’ai trouvé ce livre passionnant : il mêle très adroitement des réalités technologiques contemporaines et des questionnements philosophiques intemporels.
Le récit est saisissant, il y a de la réflexion et de l’action, des personnages crédibles dans un environnement qui l’est quasiment. Impossible de parler de dystopie ici et c’est bien ce qui est flippant. L’auteur pose de grandes questions qui donnent intelligemment à réfléchir.

Un grand merci @riendetelque pour cette recommandation !