Un poème de Victor Hugo

Un deuxième #lundipoésie en farfouillant dans les manuels scolaires d’une maison de famille…
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J’ai choisi le poème de Victor Hugo « Oceano Nox » pour plusieurs raisons :
– son premier vers m’est resté en tête depuis ma première lecture il y a plus de 20 ans
– nous partons quelques jours à la mer, c’est un très grand plaisir toujours teinté d’une nostalgie que je ne m’explique pas
– je viens de voir le film « Atlantique » de la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop (je vous le conseille vivement) et que l’océan continue de porter trop de morts.
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« Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !
Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ;
L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n’avaient plus qu’un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus ! (…) »