Viendra le temps du feu, Wendy Delorme.
Viendra le temps du feu, Wendy Delorme.
Editions Cambourakis
« On aimait simplement. On n’avait pas besoin de se sentir unique. Chacune d’entre nous même la plus mutilée trouvait parmi ses sœurs de quoi combler ses brèches, et l’on pouvait hurler, se taire et ne rien dire, chanter ensemble ou danser sans fatigue jusqu’à l’aube.«
Pour maitriser ses ressources en eau et nourriture et protéger une sélection d’habitants, le monde s’est refermé. Il est constitué d’une ville où tout est régulé par l’état : des possessions à la reproduction en passant par les connaissances et les relations.
Il y a eu pendant un temps, de l’autre côté du fleuve, dans la forêt, une communauté tout à fait différente. Composée de femmes, elle s’enracinait rudement au cœur de la nature et se fondait sur l’indépendance, la sororité et la mémoire. Elle a été détruite dans le sang pour étendre la ville.
Mais aujourd’hui, c’est dans les quartiers urbains oubliés que bruissent l’amour et les révoltes…
Quel livre ! Il me semble impossible de « l’épuiser » tant les réflexions qu’il apporte sont multiples et essentielles. Tout dans son monde est reconnaissable : c’est le nôtre, à peine transformé, à peine forcé. Ses personnages sont nos sœurs ou nos frères, se débattant contre l’étroitesse de vies qui leurs sont prescrites. On pourrait le lire comme un essai, un manifeste et c’est pourtant bien sûr un roman. Une fois de plus, la fiction est politique : elle nous secoue et nous enjoint à construire par nous-mêmes le monde que nous souhaitons.
Je vous le conseille ardemment !
Un grand merci @moonpalace et @pikobooks pour vos chroniques qui m’ont menées à ce livre.