Si le soleil ne revenait pas, C. F. Ramuz.
L’age d’homme
« Le jour était quelque chose de gris et de vague qui se détortillait lentement hors de la nuit de l’autre côté des nuées comme derrière un carreau dépoli.«
Dans cette montagne, on ne voit pas le soleil durant six mois de l’année. C’est comme ça. On vit avec, on se prépare à son retrait et on fête son retour, on accorde son quotidien et ses activités selon les mois de l’année.
Sauf que cette année, selon les calculs du rebouteux du village (un homme que l’on écoute), le soleil ne reviendra pas. Chaque membre de la communauté s’empare de cette idée, y souscrit, la rejette, se prépare à sa façon, envisage cela comme un jeu ou comme un défi. Certains veulent fuir, d’autres veulent aller chercher le soleil de force. Et puis il y a Isabelle.
Elle sait bien, elle, comment elle passerait le temps avec son mari s’il faisait toujours nuit, elle est pleine de joies et d’élans…
Il y a un peu plus de 2 ans je découvrais cet auteur grâce au bookclub #cemoiscionlit d’@palir_au_soleil. Ma première lecture avait été éprouvante (c’était « La grande peur dans la montagne ») mais passionnante et j’y avais gagné des comparses et amies de lecture à toute épreuve !
Alors, quand en octobre on s’est dit qu’on se ferait bien une rebelote j’ai pioché un autre livre au titre enjoué dans les rayons de ma médiathèque… Je n’ai pas été déçue du voyage !
J’ai aimé retrouver la montagne comme un espace familier mais toujours indéchiffrable, les éléments comme autant de menaces potentielles et surtout, surtout, cette vie de village faites de croyances et de préjugés qui peuvent nourrir le pire comme le meilleur.