Carthage, Joyce Carol Oates.

Carthage

Traduit de l’anglais par Claude Seban.
Editions Philippe Rey

« Tous les parents le savent : il y a des enfants faciles à aimer et des enfants qui réclament des efforts.« 

Juillet 2005, rien ne va plus chez les Mayfield.
Ancien maire de la ville, le père et son épouse sont appréciés et influents : leurs deux filles, quoique très différentes, semblaient promises à un avenir radieux. L’aînée – Juliette dite La Jolie – rompt ses fiançailles avec Brett, un jeune homme revenu décoré et dézingué de la guerre d’Irak.
Le même soir, la cadette – Cressida dite L’Intelligente – disparaît.
La désintégration ne fait que commencer … après recherches et fouilles angoissantes, pas de corps mais un coupable qui se dénonce : Brett lui-même.
Pendant presque 600 pages, l’autrice va arpenter tous les sentiers possibles et sonder les âmes des protagonistes. Rivalités intra-familiales, santé mentale, impacts de la guerre, vieillissement, violence, rapports à la religion, sentiment patriotique, fonctionnement de la justice et univers carcéral, besoin de croire et d’agir … tout est décortiqué sans compassion et avec beaucoup d’intelligence.

A chaque fois que je plonge dans un livre de JCO je m’aperçois que je me prépare à une course d’endurance. Je suis à nouveau époustouflée par sa construction de la narration ultra-maîtrisée et par son écriture qui ne recule devant rien. Je pense que l’ampleur du récit et la « fatigue » qu’elle peut susciter fait d’ailleurs partie du propos de l’autrice.