Descend Moïse, William Faulkner.

Descend Moïse, William Faulkner.
Traduit de l’anglais par René-Noël Raimbault.
@limaginaire_gallimard

« Il resta un instant immobile, enfant étranger et perdu dans la verte et envahissante obscurité de la brousse sans limite. Alors il lui sacrifia tout. Ce furent la montre et la boussole. Il était encore impur. Il détacha de sa salopette la chaîne de l’une et la courroie de l’autre, les suspendit contre un buisson contre lequel il appuya son bâton, et il entra dans la brousse.« 

Dans ce recueil de sept textes (reçu pour mon anniversaire) je n’ai pour l’instant lu que la nouvelle « L’Ours » que mon amoureux me conseillait pour renouer avec Faulkner.

Il faut dire que Faulkner et moi c’est difficile. J’ai lu certains de ses livres en français, d’autres en anglais, j’en ai étudié quelques-uns. A chaque fois, j’en ressors hébétée et épuisée. J’ai l’impression de tomber dans un vortex, l’écriture me ligote façon toile d’araignée et je dois relire plusieurs fois certains paragraphes pour les comprendre. Et pourtant, en titubant parmi les pages comme parmi les ronces, je sens et je vis physiquement les scènes dont certaines m’ont profondément marquée.

Dans « L’Ours » un jeune garçon découvre la nature et la complexité des rapports entre les hommes.
Il est initié par Sam Fathers, né d’un chef indien et d’une femme noire, qui le guide chaque année lors de la chasse rituelle du « Vieux Ben » un ours particulièrement intelligent – sorte de Moby Dick des forêts, à la fois animal totem et incarnation du désir sauvage des hommes
Ce récit d’apprentissage se double de l’éveil d’une conscience qui refuse de posséder la terre, une terre vendue puis transmise de façon indigne.

Une fois de plus, j’ai dû me battre pour traverser les pages. Une fois de plus, je suis heureuse de l’avoir fait car il y a des moments lumineux qui m’ont saisie. Mais je vais laisser passer un peu de temps pour lire les autres textes.