Duopoétique avec Andrée Chedid et Constantin Cavafis

Un #lundipoésie avec le retour du #duopoétique en compagnie d’Andrée Chedid et de Constantin Cavafis. Deux poètes méditerranéens dont les mots me touchent beaucoup. Entre sensualité et force de conviction leurs poésies sont solaires et pleine de vitalité.

Le Feu, Andrée Chedid (dans le recueil Rythmes)

« Le Feu
S’empare de toutes matières
En ses flambées

Réduit en cendres
Ce corps cet arbre
Cet oiseau cette jument

Enfin
Dépossédé et libre
Le Feu
Repart à la conquête
D’autres et d’autres
Embrasements.
« 
.
Rappelle-toi mon corps, Constantin Cavafis (dans le recueil En attendant les barbares traduit du grec par Dominique Grandmont)

« Mon corps, rappelle-toi non seulement combien tu fus aimé,
non seulement les lits où tu t’es allongé,
mais aussi ces désirs qui pour toi
brillaient ouvertement dans les yeux,
qui tremblaient dans la voix ― et qu’un obstacle
quelconque a empêché de se réaliser.

Maintenant que tout cela appartient au passé,
c’est presque comme si à ces désirs aussi
tu t’étais livré – comme ils brillaient,
rappelle-toi, dans les yeux qui te regardaient;
comme ils tremblaient dans la voix, pour toi ; rappelle-toi, mon corps
. »

Bonne semaine !