La poésie de Seamus Heaney
Pour ce #lundipoésie j’avais envie de partager avec vous les poèmes d’un auteur irlandais que j’aime énormément (et, pour une fois que c’est un auteur que j’ai étudié sans que cela me « dégoûte » de son écriture… c’est à noter !).
Seamus Heaney est un poète nobélisé pour son œuvre mais ses textes sont simples, crus et liés à la nature. Aîné dans une famille nombreuse vivant du bétail en milieu rural, il travaille les mots comme on travaille la terre : sans relâche, avec volonté et par nécessité.
J’ai choisi le poème « Follower » issu du recueil « Death of a Naturalist » publié en 1966 et qui a lancé la renommée du poète. Il montre bien cet attachement à son environnement.
Les poèmes sont disponibles en Français chez #nrfgallimard.
« My father worked with a horse-plough,
His shoulders globed like a full sail strung
Between the shafts and the furrow.
The horse strained at his clicking tongue.
An expert.
He would set the wing
And fit the bright steel-pointed sock.
The sod rolled over without breaking.
At the headrig, with a single pluck
Of reins, the sweating team turned round
And back into the land.
His eye
Narrowed and angled at the ground,
Mapping the furrow exactly.
I stumbled in his hob-nailed wake,
Fell sometimes on the polished sod;
Sometimes he rode me on his back
Dipping and rising to his plod.
I wanted to grow up and plough,
To close one eye, stiffen my arm.
All I ever did was follow
In his broad shadow round the farm.
I was a nuisance, tripping, falling,
Yapping always.
But today
It is my father who keeps stumbling
Behind me, and will not go away.«