Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple, Didier Eribon.
« Même quand il ne reste plus rien du passé, que tout s’est perdu dans l’oubli, survivent les marques ineffaçables de l’assujettissement.«
Lorsque sa mère meurt, l’auteur perd la dernière attache à son milieu social d’origine, lui le transfuge de classe. Alors, pour rendre hommage et pour cheminer dans son deuil, il analyse en tant que fils et que sociologue.
Quelle vieillesse pour la classe ouvrière ? Que sont devenues les luttes, les corps qui les portaient, le collectif qui les rendaient possibles ? Que reste-t-il d’une identité lorsqu’on se considère comme transfuge et que le dernier lien avec ses origines disparait ? Est-on délié au même moment de ses engagements et ses promesses ? Quel libre-arbitre et quel respect accorde-t-on encore à celles et ceux qui atteignent le grand âge ? Peut-on écouter celles et ceux qui ne parlent presque plus ?
J’ai eu bien du mal avec cet essai.
J’avais découvert « Retour à Reims » il y a plus de 10 ans avec un grand bonheur devant une telle clarté d’analyse et une telle place faite à l’émotion. J’étais donc bien disposée à lire cet essai – dont le sujet me préoccupe par ailleurs particulièrement. Malheureusement, c’est un flop : j’ai trouvé ça à la fois complexe à lire et pas si rigoureux que ça dans l’analyse. Peut-être suis-je passée à côté du propos…